Les Histoires de Trois Mots

Comme promit et pour commencer, voici une histoire que j'ai écrit pendant le cours d'immuno.
Je m'ennuyais un peu (c'est un euphémisme bien sûr...) et j'ai demandé à ma charmante voisine Marianne de me donner trois mots (ou groupe de mots). Elle m'a dit : "Cacahuète", "Blouse blanche" et "Chat".
Voila...vous savez tout!

ça part en cacahuète!!!

Il était une fois une blouse blanche dans un pays peuplé exclusivement de chats noirs.

Dans ce pays de chats noirs, il y avait un chat plus noir que les autres.
Ce chat noir avait un grand malheur:il était superstitieux.
A chaque seconde de la journée il avait peur du terrible sort qui l'attendait, lui, le chat le plus noir des chats noirs.
Il en tremblait tout le jour et n'en dormait pas de la nuit.
Il était devenu très maigre et ses yeux hagards scrutaient chaque coin de rue.

Un jour, la blouse blanche pointa justement le bout de sa manche dans un coin de rue.
Le maigre chat noir, croyant voir arriver son fléau, éclata en sanglots.
La blouse blanche, intriguée, s'approcha du chat mais ce dernier se mit à pleurer de plus belle!
"- Pourquoi tu pleures, chat noir? demanda la blouse blanche.
- ...parce que tu vas me faire mal, articula difficilement le chat noir.
- Mais! Je ne te veux aucun mal! ...Tiens! Je vais même t'aider! Qu'est ce qui te ferait plaisir?"

Le chat essaya de retrouver son calme et réfléchit à ce qui pourait faire son bonheur.
Il se rendit compte qu'il n'y avait jamais réfléchit!
Il avait toujours eu trop peur de son malheur pour penser à son bonheur.

Une idée surgit alors du fond de son esprit.

" - Je voudrais ne plus avoir peur pour aider les autres à ne plus avoir peur. Parce que la peur empêche d'être heureux!"

Alors, la blouse blanche se mit à rétrécir pour être portée par le chat noir.
Le chat noir, nouvellement paré de la blouse blanche, passa devant un miroir. (sans le casser bien sûr)
Il s'en trouva transformé. Il n'était plus le chat le plus noir des chats noirs. Il était un chat noir avec une belle blouse blanche.
Il n'avait plus peur de rien.

Il marchait dans la rue. Les autres chats le regardaient avec étonnement et admiration.
Le chat noir à blouse blanche rayonnait de confiance. Il attirait à lui les chats qui avaient besoin d'aide, les chats peureux, les chats malheureux.
Le chat noir et blanc leur parlait un langage vrai, un langage revenu du fond des angoisses.
Un langage curatif.
Le chat noir et blanc est devenu un confident, un conseillé et un ami pour tous les chats qui voulaient son aide.

Avec le temps, le chat a repris un poids normal et des petits poils blancs ont apparut dans son pelage noir.
Un jour, il n'eut plus un seul poil noir sur le dos.

Alors, la blouse blanche, ne se sentant plus utile, fit ses adieux au chat devenu blanc.
Le chat blanc versa une larme noire, la dernière qu'il lui restait.
La blouse blanche reprit sa route.

Et si le chat blanc n'est pas mort, il vit encore.

(Ce conte était dédié aux nostalgiques des "pages blanches". Mais les "pages blanches", pour ce forum, sont encore des histoires inconnues.)

Puis, à un autre cours d'Immuno, j'ai encore demandé à Marianne trois mots. "Bachibouzouk laineux à poils raz" , "Amicalement" et "Orange".
Donc: une histoire du cru "Immunologie 2006"

Coup de peigne

Il était une fois un bachibouzouk laineux nommé Björk.

Il vivait dans une ville essentiellement peuplé de bachibouzouks laineux.
Un peu partout, on pouvait voir des groupes d’amis bachibouzouks laineux.
Pourquoi les bachibouzouks laineux se promènent-ils toujours en groupe ?
La réponse vient de leur physionomie. Si l’on ne voit pas à quoi ressemble un bachibouzouk laineux, on ne peux pas comprendre.
Le problème, c’est qu’il est très difficile de décrire un bachibouzouk laineux sans le vexer ;
On pourrait… mais ce n’est pas politiquement correct.
Pour faire simple, penser au plus célèbre représentant des bachibouzouks laineux : Pollux du Manège Enchanté.
Oui, Pollux est un bachibouzouk mais il ne ressemble pourtant pas à un bachibouzouk laineux car Pollux, pour des besoins photogéniques, s’ait un lissage complet des poils. Les vrais bachibouzouks laineux eux sont extrêmement frisés.
Ils sont tellement frisés qu’ils ressemblent à des … Non, je ne peux pas le dire.
Ils risquent de mal le prendre.
Avec tous ces poils qui font « tournicoti-tournicota » ils ne peuvent même plus voir où ils marchent.
C’est pour ça qu’ils se promènent en groupe ils ne savent pas où ils vont.
Dans la rue, j’en vois qui passent devant ma boutique.
Lorsqu’un bachibouzouk laineux se cognent à un obstacle
(« Aie ! »)
cela prévient les autres bachibouzouks laineux qui évitent le panneau ou la boite aux lettres.
Ils discutent joyeusement en marchant, soudain « Aie ! » alors ils reprennent leurs marches plus lentement et évitent la zone du « Aie ! ». Comme ils ne cessent jamais de discuter, le bachibouzouk qui s’est cogné est reguidé vers ses amis et de cet incident, il ne lui restera qu’une bosse de plus à recouvrir de pommade.
A mes heures perdues j’aime observer et analyser leurs stratégies hautement élaborées. De l’extérieur ils ont l’air ridicule mais ils ne le sont pas. C’est juste une impression trompeuse qu’ils donnent.
En réalité, je les observent souvent car j’ai un grand nombre d’heures perdues dans ma boutique. Je suis un coiffeur chauve, je suis une orange venue du pays des agrumes. Je fais très attention à ma peau et j’ai le zeste fin. Il n’y a pas encore de Madame Orange dans ma vie. Donc, si vous êtes une gentille orange…
Mais nous ne sommes pas là pour parler de moi. Je ne suis que l’orange du canard dans cette histoire, le pamplemousse du cocotier. Revenons à Björk. Son nom vient d’une histoire marrante. Lorsqu’il se cogne quelque part, ce bachibouzouk laineux ne dit jamais « Aie ! », il lâche plutôt un « Ouch ! » sonore et expiré. En toute logique, ses amis l’appelèrent donc « Björk ».
Ils sont vraiment imaginatifs ces bachibouzouks .
Björk en avait marre de faire « Ouch ! » dix fois par jour. Il voulait pouvoir marcher vite, ou courir.
Courir.
Les bachibouzouks laineux n’avaient jamais essayé de courir. Cette folie n’aurait apporté qu’une énorme bosse violette.
En plus, avec tous ses poils frisés, ils risqueraient de s’emmêler les pattes. Alors, comme pour toutes les choses désirables que l’on n’aura jamais, les bachibouzouks n’en parlaient jamais entre eux et faisaient comme s’ils n’y pensaient pas.
Mais Björk, lui, voulait tellement pouvoir courir qu’il en parlait très souvent. Cela mettaient ses amis très mal à l’aise.
Un jour, alors que Björk s’emportait lyriquement en imaginant les plaisirs de la course, n de ses compagnons excédé lui lâcha amicalement « arrête de nous chauffer les oreilles avec tes chimères ! trouve un moyen et court ! Tu nous dira ENSUITE si c’est tellement merveilleux !»
« Ouch ! » s’exclama Björk.
Et tout le monde cru qu’il venait de se cogner à quelque chose.
Mais Björk n’avait devant lui aucun obstacle. C’était cette révélation qui lui avait fait un énorme choc. Il resta planté sur place, sans bouger, comme un…
Non, ,il ne faut pas dire ça, Björk risque de mal prendre ma comparaison.
Les amis de Björk continuèrent comme si de rien n’était, en évitant bien sûr la zone du « Ouch ! » pour ne pas se cogner au même panneau que lui.
Ils s’éloignèrent en papotant joyeusement. Björk entendait de moins en moins leurs voix. Ce qui est d’une angoisse rare pour un bachibouzouk laineux : question de survie. Mais Björk voulait rester tranquille et chercher un moyen, quelque chose, pour pouvoir courir.
Je sais tout ça parce que cet évènement s’est produit juste devant ma boutique de coiffeur.
Après quelques minutes, je sui sorti pour lui parler.

« -Bonjour Bjork, j’ai dit
- Bonjour…euh… vous êtes ?...
- Je suis Maltaise, une orange chauve du pays des agrumes. Qu’est ce qui t’arrive ? Tu as décidé de te transformer en statue ?
- Non, je cherche un moyen de courir.
- Oh ? Et bien réfléchis d’abord à ce qui t’empêche de courir.
- Ce sont mes magnifiques poils frisés et soyeux… »

Il faut savoir que les bachibouzouks sont très attachés à leurs laines… Les pauvres, s’ils savaient…

« - …et pour courir, il faudrait que je les coupe, conclut-il
- Si tu veux, je peux m’en charger. Je suis coiffeur.
- Tu crois que c’est possible alors ?
- Bien sur que c’est possible. Viens dans mon salon et je m’occupe de toi tout de suite. »

Je l’ai guidé par la voix pour qu’il passe la porte.
Il n’y a pas idée d’être aveugle comme çà !
Björk s’installa dans un de mes fauteuil spécial bachibouzouk, que j’ai crée lors de mon implantation de cette ville qui avait l’air d’être le paradis des coiffeurs.
Ça c’était avant que je ne découvre que les bachibouzouks ne mettaient jamais les pattes sur le carrelage d’un coiffeur.
Mais là, c’était trop tard pour ma pomme d’orange.

« - Bien dégagé devant les yeux ?
- Oui, s’il te plait. »

Et nous sommes partis dans un grand fou rire nerveux.
Ensuite, je lui ai décrit tout ce que j’allais lui faire, pour lui donner du courage. Il a acquiescé. Il était près.
Nous avons commencé par un shampoing. Je vous passe les détails de cette opération qui fut musclée. De retour au fauteuil, j’ai sorti mes paires de ciseaux et j’ai commencé mon œuvre.
Au début, nous discutions selon le bon usage coiffeur-coiffé puis nous avons parlé comme deux vrais amis.
Lorsqu’il riait, j’arrêtais de couper ses poils pour ne pas lui sectionner une oreille invisible.
Il est vraiment sympas Björk, très malin aussi.
Nous nous sommes découvert plein de point communs.
Par exemple, il aime beaucoup Christophe Mali et le vent d’automne.
Au bout de quelques heures, j’ai réussi à lui couper ses atroces « magnifiques poils frisés et soyeux ».
Ça vous change un bachibouzouk !
Björk vit pour la première fois son visage, ses yeux.
Ses pattes bougeaient librement.
Il me regarda, ne sachant que dire.
« - Vas s’y ! j’ai dit. Va courir ! »
Il est parti comme une flèche après m’avoir remercié.
Il a couru tout le reste de la journée.
Il ne s’en lassait pas.
Il était le premier bachibouzouk laineux à poils raz.
Il y en eu d’autres depuis.
Et je suis un coiffeur heureux !
Même s’il n’y a toujours pas de Madame Orange dans ma vie…
Si vous êtes une gentille orange…
Mais revenons à Björk !
Pour conclure.

S’il vient régulièrement se rafraichir les pointes chez moi, il gambade encore !


La prochaine fois, je vous mettrais quelques histoires de "pages blanches". (Peut-être les six que j'ai écrit en fait!)

Heureusement que tu as pas écrit ça pendant les cours de Monsieur Perrine hein!!! Il te l'aurait fait lire devant toute la classe! Bravo pour l'imagination!

mdr ! c'est énorme !
c'est clair ! tu as trop d'imagination !!!
je les relirais plus en détail demain mais ce que j'ai parcouru est génial !

zazouflower a écrit:

Heureusement que tu as pas écrit ça pendant les cours de Monsieur Perrine hein!!! Il te l'aurait fait lire devant toute la classe!

S'il me cherche, il me trouve!
Et hop! Une lecture en public!


Merci pour vos réponses!
Comme me l'a dit Laure Maud, "j'ai toujours besoin d'encouragements de la sorte".
C'est vraiment vrai!

Laure Maud la photographe ? celle qui a fait les photos de Mali ?
tu la rencontrée ?

Zazou a écrit:

Laure Maud la photographe ? celle qui a fait les photos de Mali ?

Oui.

Zazou a écrit:

tu la rencontrée ?

Non.
Elle a répondu à un mail que je lui avait écrit.[/quote]

ok !
sympa !

Adorable l'histoire du chat noir, chapeau pour tes écrits !!

sympa ses petites histoires ca donne envie d'écrire des nouvelles

tiens salut emmanuelle !!!
ça faisait longtemps !!!
ça fait plaisir de te revoir par ici !

kikoo zazou merci c'est toujours agréable de revenir par ici on se sens chez soi lol oui ca fesait longtemps
j'ai trouvé un emploie à mi temps..." nourrit pas les enfants mais on a pas l'temps d'geuler on cherche un apparement saluttt hooooo salut o hééé saluodiodiodiodihéééé" lol oulalala je suis repartis dans mes délires

c'est cool ! bon courage en tout cas dans ton boulot !

oui hihihi merci

Merci Emmanuelle!

ET bon courage!
Depuis cette année, je sais ce que ça signifit "Travailler" et je compatie!