interview rock-in-chair

voila:
mali

L’idée d’un album solo est elle le résultat d’une démarche spontanée ou l’aboutissement d’un projet qui vous tenait à cœur depuis longtemps ?
Les deux ! Cela s’est fait très naturellement, malgré tout je ne pense pas qu’on puisse réunir tout le monde et mettre son nom sur affiche sans que ce soit mûrement réfléchi.
L’histoire c’est qu’on a beaucoup tourné avec Tryo, et à la fin de la tournée Grain de sable on a décidé de faire une pause, on était sur la route depuis très longtemps.
Vers la fin de la tournée j’ai retrouvé mon premier instrument, le piano, que j’avis mis complètement de côté. J’ai commencé par écrire quelques morceaux pour d’autres artistes, et j’ai accumulé pas mal de titres très différents.
J’ai écrit beaucoup d’autres chansons une fois rentré de la tournée, puis j’ai fait des rencontres, des gens qui m’ont poussé et encouragé, jusqu’à ce que j’assume pleinement et que décide de me lancer.

Est-ce facile pour vous de composer pour quelqu’un d’autre que Tryo ?
J’essaye de ne pas empiéter sur le travail du groupe, de faire des choses très différentes.
Le fait même de composer au piano me guide dans une autre direction.

Pourriez-vous nous citer quelques uns des artistes pour lesquels vous avez composé ?
La première fois c’était pour le chanteur de Mister Bang (ti’ Mike ?) sur un projet qui s’appelle « le petit dernier ». Il voulait absolument que je lui compose un morceau, ce qui m’a beaucoup touché.
La seconde personne c’était Jean-Guy Denis, un chanteur des années 80, que j’écoutais énormément. Avec lui c’était vraiment particulier.
Ensuite j’ai rencontré Olivia Ruiz. On est devenus très proches, on s’entend super bien.
Assez naturellement je lui ai fait écouter des compos, elle en voulait plusieurs mais « pas touche, c’est à moi ! ». J’ai donc écrit un titre pour elle, « Cabaret blanc », qu’elle joue sur scène.
Voilà, j’ai plein de projets par-ci, par-là, on verra bien. Mais pas de commandes, ce sont vraiment les rencontres qui m’intéressent. De toute façon je n’ai pas vraiment besoin de ça, j’ai mes chansons, je refuse parfois des propositions car c’est l’aspect humain qui m’intéresse.

Quels ont été les pièges à éviter dans la réalisation de votre album ?
Je ne voulais pas faire de Tryo sans Tryo. Prendre ma guitare et refaire la même chose sans les autres ne m’intéressait pas.
Il y a ce morceau sur « Grain de Sable », « serre moi », qui marque peut-être la limite de ce qu’on peut faire avec un groupe et de ce qu’il faut chanter seul. Je suis seul à chanter sur ce morceau, et il est très personnel. On ne l’avais pas mis sur le deuxième album à cause de ça, trop intimiste, trop perso. Comme j’ai insisté un peu, on a fini par l’enregistrer, et ça a marché. Mais je pense que cela m’a fait prendre conscience de cette limite. Que j’ai eu envie de franchir !
D’où ces thèmes plus personnels, ces chansons d’amour…

N’est ce pas justement compliqué de se dévoiler ainsi face au public ?
Non car tout n’est pas autobiographique. C’est un album ou j’aborde différentes vision de l’amour, l’absence, le côté inaccessible avec « lili » …Donc je peux rester très énergique et enjoué donc eviter de tomber dans l’introspection un peu triste.
Ce qui est génial aussi c’est de parfois se reposer sur la musique sans jouer d’instrument moi-même. Cela me permet de me concentrer sur les mots, sur l’inteprétation et de découvrir des émotions nouvelles.

Une dernière question : si vous deviez n’en garder qu’un, un morceau représentatif de l’album ?
Je ne sais pas, mes morceaux préférés changent tout le temps. Pendant longtemps c’était Lili , je trouvais ça léger, aussi masculin que féminin.
Maintenant il y a des morceaux que je prends mon pied à chanter comme « Jeune homme » ou « sans amour » parce que je n’avais pas pu les chanter depuis la sortie de l’album, et la tournée vient de commencer !

Matthieu K

ps: jean-guy denis lol!