Je vous emmène...
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Je vous emmène...

Christophe Mali
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Nouvelles

Aller en bas 
+6
myln
10 participants
AuteurMessage





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyMer 2 Mai - 22:39

Au moins comme ca, on m'accusera pas de faire des trucs trop longs, na !

Dans le métro

Chaque jour, des milliers de lyonnais prennent le métro. Toujours occupés à leurs propres affaires, toujours pressés, ils ne font jamais attention à ce qui se passe autour d'eux. En effet, tous savent qu'une petite voix indique les stations, précise de quel côté il faut descendre, rappelle les correspondances. Et après ? Ont-ils jamais été cherché plus loin ? Se sont-ils déjà posé des questions sur cette petite voix ? Demandez-leur, tout ce qu'ils vous répondront c'est qu'une femme a préenregistré ces messages et qu'ils sont diffusés en boucle par des haut-parleurs. Aucun n'a jamais su et sans doute ne saura jamais que cette petite voix a une âme.
Qui dit âme dit sentiments. La petite voix du métro en avait à revendre, elle les aurait laissé éclater pourvu qu'on lui accorde un peu d'attention. Mais comment faire comprendre à tant d'indifférents qu'une petite voix a besoin de tendresse. Elle les voyait, chaque jour, encore plus mécaniques qu'elle qui pourtant n'était que circuit électronique et composantes informatiques. Alors, déçue, elle décida de les ignorer elle aussi, de les oublier. Chaque jour, elle annonçait les stations sur le même ton monocorde, dans le vide car elle savait pertinemment que personne ne l'écoutait. Et elle les observait. Le vieux monsieur qui regarde toujours vers le ciel par la fenêtre en soupirant. Le jeune premier qui lit son journal gauchiste en marmonnant contre sa société. Le bébé qui crie dans sa poussette et qu'aucune tendresse maternelle ne peut calmer. La minette de la rue Pasteur, toujours accrochée à son portable même quand personne ne l'appelle. Ils ne représentaient pas plus à ses yeux que des silhouettes mouvantes.
Mais voilà qu'un jour tout changea. C'était la rentrée universitaire. Comme chaque année, les stations allaient déverser leurs flots d'étudiants. Rien de nouveau. Sauf que ce jour-là, elle vit un étudiant inconnu. Ce devait être sa première année, elle ne l'avait jamais vu. Silencieux, les yeux perpétuellement tournés vers le plafond, vers elle, il semblait descendu d'une autre planète. Pour la première fois depuis longtemps, son petit cœur se remit à battre la chamade. À chaque annonce de station, le haut-parleur grésillait de plaisir. Chaque jour, elle le dévorait du regard, elle retint la station d'où il partait, celle où il allait, l'heure à laquelle il arrivait, l'heure à laquelle il revenait.
Au fur et à mesure que le temps passait, son affection pour ce garçon grandissait. Alors, pour le voir plus longtemps, elle se trompait volontairement dans les stations, répétant plusieurs fois les mêmes, oubliant celle où il descendait. Mais, nous l'avons dit, qui se soucie des sentiments de la petite voix du métro ? Les plaintes commencèrent à affluer, les gens pressés arrivant toujours en retard à leur travail. Alors, les dirigeants des transports en commun décidèrent d'immobiliser la rame du métro pour une journée. Ils démontèrent les annonces, la petite voix amoureuse fut désamorcée et remplacée par une autre petite voix que les sentiments n'avaient pas encore effleurée.
C'est ainsi que s'éteint la petite voix amoureuse, secrètement et sans que personne ne s'en rende compte.
Revenir en haut Aller en bas
myln

myln


Nombre de messages : 354
Age : 42
Localisation : La Rochelle
Date d'inscription : 23/03/2007

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyMer 2 Mai - 22:47

Très touchant .. quelle imagination !!
Bravo, j'aime beaucoup.

Je lirai l'autre quand j'aurais un peu plus de temps ...
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyMer 2 Mai - 22:47

Rah superbe Lili mali Very Happy
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyMer 2 Mai - 22:53

C'est trop mimi Nouvelles 382

Merci pour cette si jolie histoire.

Quelques notes de musique seraient les bienvenues là dessus ...

Bravo Lili Mali cheers
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyMer 2 Mai - 23:04

Merci. Embarassed Vous allez me faire pleurer !
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 0:05

c'est triste ! pauvre petite voix !!! No

bravo lili mali ! très joli !!! Rolling Eyes
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 9:51

Eh oui, pauvre petite voix, vous voyez, c'es fou le nombre de question stupide qu'on peut s'poser quand on est seule dans le métro ! Qu'est-ce que ca donnerait si la petite voix du métro tombait amoureuse ?

Comme elles sont moins longues, je me permet d'en mettre une autre. Ceux à qui je l'ai fait lire m'ont dit que la fin était un peu prévisible, mais bon, vous me direz !

46253

Quand Pierre passa le portail et traversa la cour immense, le souffle glacial du vent lui fouetta le visage. Il venait d'entrer dans le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation. En montant l'escalier, il regarda le billet qu'on lui avait remis : "Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre". Oui, c'est pour ça qu'il était là, pour voir le passé en face, pour découvrir le résultat de la barbarie humaine dans toute son ampleur et son horreur.
Depuis quelque temps, les commémorations à la mémoire des disparus d'Auschwitz se succédaient. Après les commémorations venaient les documentaires, puis les films. Aux informations, d'anciens déportés témoignaient de leur souffrance passée, racontant tour à tour les tortures, l'espoir puis, enfin, la liberté. De beaux politiciens, en costume cravate bien brossé, expliquaient, par de grands discours fort bien pensés, l'importance de ce que l'on appelait désormais le devoir de mémoire. "Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre". Oui, ce passé, il était venu l'exorciser, comprendre quel avait été le tort de sa famille alors, voir ce qu'il n'avait jamais vu. Les groupes d'écoliers se massaient devant une carte de l'Europe replaçant tous les camps : de concentration mais aussi d'extermination. Les camps de la mort… C'est là que les siens avaient été envoyés. Une famille déchirée et anéantie. Avec un rire amer, on lui avait dit que sa famille s'était échappée par la cheminée… Ironie du sort, c'était bel et bien la triste réalité. Avec eux, c'était une partie de son histoire qui s'était envolée en épaisse fumée noire.
Et il était là, aujourd'hui, à essayer d'assembler les nombreuses pièces du puzzle de son passé. Il observa un tableau de chiffres, le nombre de morts dans chaque camp par rapport au nombre de déportés initial. A priori, un nombre incroyable, énorme s'il en croyait le guide que les enfants écoutaient silencieusement. Mais, pour Pierre, ça faisait au moins six zéro de trop. Il ne parvenait pas à être horrifié par un chiffre aussi fort, il ne pouvait visualiser l'ampleur du désastre. C'est en passant devant le mémorial qu'il comprit. Trois murs recouverts de plaques noires sur lesquelles apparaissaient, gravés en blanc, les noms des déportés exterminés. Il fut subitement pris de vertiges, les noms tourbillonnaient autour de lui. Il ferma les yeux et respira profondément, adossé contre le mur. Voilà donc l'affreuse vérité qu'on avait cherché à lui cacher… Ayant repris son souffle, il continua sa visite.
Plus loin, des portraits de déportés s'étalaient dans un couloir. Il fut frappé par leur regard triste et morne d'où tout espoir avait disparu. Pour eux, la vie semblait arrivée à son terme. Pas même une minuscule lueur ne venait allumer leurs yeux irrémédiablement éteints. Mais, un autre portrait attira son attention, un portrait différent. Malgré sa maigreur et la douleur que son corps laissait paraître, on eut dit que cet homme, ombre de lui-même, tentait de sourire à son photographe. Et comme le simple fait de sourire semblait représenter une souffrance innommable, ses yeux faisaient ce que les lèvres ne pouvaient plus. Ses yeux brillaient d'espoir et de bonheur de la liberté enfin retrouvée, ces photos ayant été prise lors de la libération du camp.
Pierre fut touché en plein cœur par le portrait de ce maquisard. Combien d'homme avait-il vu mourir ? Combien de soleil avait-il vu se coucher dans la crainte de ne pas voir reparaître l'aurore ? Combien de fois était-il tombé pendant une marche forcée sans savoir s'il se relèverait ? Combien de fois avait-il été frappé avec la peur de ne pas survivre ? Autant de questions auxquelles ce déporté lui-même n'avait sans doute pas la réponse. Il resta longtemps à observer l'image, puis, du bout des doigts, il caressa le tatouage, immortalisé par l'appareil : 46253. Il sentit les larmes couler le long de ses joues. Pour cet homme, pour ses aïeux, pour toutes ses vies brisées, pour tout ce mal qu'un homme avait engendré, pour tout ce gâchis, pour tous ces humains balayés au nom de la pureté de la race supérieure. Le cœur lui manqua soudain, il tomba à genoux. Il releva doucement ses manches et caressant ses bras meurtris, il relut le chiffre inscrit là à jamais : 46253. Le déporté de la photo, c'était lui.
Revenir en haut Aller en bas
myln

myln


Nombre de messages : 354
Age : 42
Localisation : La Rochelle
Date d'inscription : 23/03/2007

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 13:34

Très jolie également ...
Mais je ne m'attendais pas à la fin .. Je manque peut-être d'imagination, mais je n'étais pas partie vers cela !!

Bravo Lili Mali !
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 15:14

Cette nouvelle est très belle aussi... franchement bravo ;)
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 15:22

slavaniet a écrit:
Cette nouvelle est très belle aussi... franchement bravo ;)

idem !!! ;)
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 16:57

Mici bcp ! Ca m'fait plaisir ! J'en ai une prochaine en tête, mais bon je sais pas trop ce que ca va donner. Dès que je l'aurais écrite je la mettrai !
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 18:16

Ca y est ! Bon elle est pas triste comme les autres. Mais j'espère qu'elle vous plaira autant. J'aime pas trop le titre, mais, j'en ai pas trouvé d'autre.

Mon école

Histoire est heureuse. C’est la rentrée des classes. Après avoir passé tout l’été dans les placards d’une salle de classe, ses amis et elle vont enfin pouvoir sortir pour une nouvelle année. Ils vont voir de nouveaux enfants, les entendre se raconter leurs vacances à la mer ou à la campagne. C’est leur seul moyen de s’évader de cette salle à Histoire et aux autres. Le reste du temps, ils demandent à Géographie de sortir ses jolis livres plein d’images. Alors les esprits vagabondent loin, très loin, en Europe, en Asie, en Amérique… Géographie est la meilleure amie d’Histoire. Elles se connaissent depuis un temps considérable et l’on ne les a jamais vues l’une sans l’autre. En plus, souvent, les enfants les aiment bien, la première parce qu’elle raconte plein de choses qui se sont passées, la deuxième parce qu’elle fait voyager et avec elle, on fait du coloriage. On donne des couleurs aux pays qui n’en ont pas, on fait de beaux dégradés de couleurs.
Il y a aussi, dans cette classe, Français. Il n’a jamais su pourquoi il s’appelait comme ça. Il ne s’aime pas trop car il se trouve ennuyeux parfois. Il n’aime pas voir le visage fatigué des enfants quand il leur parle de Grammaire Conjugaison et Orthographe, ses cousines. Mais il aime voir leurs yeux brillants lorsqu’il raconte de belles histoires. Français aurait voulu être comme sa grande sœur, Littérature qui elle n’ennuie jamais les enfants parce qu’elle ne raconte que les belles histoires sans parler des cousines. Mathématique doit souvent le consoler. D’ailleurs, en général, ils se consolent l’un l’autre, parce que Mathématique sait qu’il n’est pas non plus très apprécié des enfants. Il lui reproche généralement d’être trop compliqué. Pourtant, il essaie tant bien que mal de leur plaire en inventant toutes sortes de problèmes amusants avec des bonbons, des chocolats ou des billes.
Puis, il y a Anglais, le petit nouveau que les enfants découvrent en arrivant dans cette classe. Il est gentil et intéressant, mais, on a souvent du mal à le comprendre, parce qu’il ne parle pas comme nous. C’est un étranger, mais il s’est très bien intégré et s’adapte très bien à ses compagnons, malgré ses bizarreries. En plus, ça lui arrive de faire rire les enfants car, parfois, pour mieux se faire comprendre, il leur chante des chansons que la maîtresse leur traduit, alors, ils chantent avec lui.
Musique, Art Plastique et Sport, eux, sont les seuls de tout ce petit monde à ne pas s’inquiéter. Chaque année, les enfants les retrouvent avec plaisir. Musique, comme Anglais, les fait chanter et, parfois même, les fait jouer de la flûte ou d’autres instruments. Ça les amuse beaucoup les enfants, c’est pour ça qu’ils aiment Musique. Art Plastique, les enfants préfèrent l’appeler Dessin, c’est plus court et plus joli. Dessin donc, puisque c’est comme ça que tout le monde l’appelle, montre aux enfants comment faire de beaux paysages, de beaux animaux ou de jolis personnages bien habillés. Il leur met un crayon dans les mains et doucement les guide pour faire apparaître de grandes montagnes ou des oiseaux volant vers le soleil couchant. Ensuite, il leur fait mettre plein de couleurs pour réaliser un chef-d’oeuvre que papa et maman accrocheront au mur. De temps en temps, il sort même des tubes de peinture, c’est encore plus amusant que les feutres, parce qu’on s’en met de partout. Sport quant à lui fait surtout jouer les enfants tout en leur permettant de se dépenser, d’avoir une activité physique. Il a plein de fils et de filles pour l’aider. D’ailleurs, les garçons adorent Foot et Basket alors que les filles préfèrent Danse et Gymnastique. Sport ne sait pas pourquoi, mais c’est comme ça. Ce qui lui importe, c’est de donner du plaisir aux enfants.
Mais, chut, les enfants arrivent. Leurs pas résonnent dans le couloir. Bientôt, ils vont entrer dans la classe et s’installer. Ils vont découvrir tout ce petit monde et vivre avec eux une nouvelle année. Les voilà qui entrent, taisons nous et préparons-nous à les accueillir…
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 18:36

c'est trés joli lili mali!! ça me plait beaucoup! petite histoire toute mignonne et ien écrit! cheers sunny
Revenir en haut Aller en bas
corazon

corazon


Nombre de messages : 2614
Age : 36
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 05/08/2006

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 19:52

Bravo lili mali ! La petite voix du métro me fait penser à celle de la voix du magasin dans le Soldat Rose, aller savoir pourquoi3..
Revenir en haut Aller en bas
http://superjuju94.skyblog.com





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 20:37

C'est très joli Lili mali! J'aime beaucoup!!
Bravo!
Revenir en haut Aller en bas





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyJeu 3 Mai - 21:48

corazon a écrit:
Bravo lili mali ! La petite voix du métro me fait penser à celle de la voix du magasin dans le Soldat Rose, aller savoir pourquoi3..

oui moi aussi... la vois des grands magasins... Nouvelles A01532
Revenir en haut Aller en bas
corazon

corazon


Nombre de messages : 2614
Age : 36
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 05/08/2006

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyVen 4 Mai - 20:12

ça me rassure Laughing
Revenir en haut Aller en bas
http://superjuju94.skyblog.com





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyVen 4 Mai - 21:23

^^
Revenir en haut Aller en bas
BuBuLLe

BuBuLLe


Nombre de messages : 1942
Age : 31
Localisation : Genève, Suisse
Date d'inscription : 01/01/2007

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyDim 6 Mai - 20:11

Woaw! Je viens de lire ces trois histoires et .. J'adoore!!
C'est plein d'imagination! J'ai un petite préférence pour la petite voix du métro qui m'a beacoup touché!

Bravo et merci de nous faire partager tes histoires! C'est génial! Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
http://christophemali.skyblog.com





Date d'inscription : 01/01/1970

Nouvelles Empty
MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptySam 12 Mai - 18:53

Je vous mets une nouvelle que j'adore. Autant que je le dise tout de suite, c'est pas moi qui l'ai écrit, mais je la trouve superbe meme si j'admets qu'elle est un peu bizarre et limite malsaine. Elle fait partie du recueil de nouvelles écrites par Nicola Sirkis et qui s'appelle Les mauvaises nouvelles.

La chambre 9

Après avoir fermé les volets de bois et éteint la lumière, ils entrèrent tous les deux dans la salle de bains à carreaux noirs et blancs.
Il ouvrit le robinet d'eau chaude de la vieille baignoire et laissa couler l'eau, tout doucement. Puis ils s'installèrent devant le miroir, silencieusement, selon le rituel.
Ils regardaient leur reflet, immobiles, l'un dans l'autre, l'autre dans l'un. Quand ils se dévêtirent pour se mettre nus, il lui dit que leur amour ne serait que du vent, qu'un moulin à vent, mais qu'il y aurait peut-être une tempête, et qu'après la tempête tout serait comme avant.
Alors elle remplit ses joues d'air et lui souffla dessus, sur son corps tout entier. Le visage d'abord, puis jusqu'en bas, jusqu'à ses pieds. En se relevant, elle lui dit qu'elle voudrait que jamais le vent ne s'arrête de souffler. Et comme ça elle pourrait toujours se réfugier dans ses bras et qu'il la tiendrait fort pour qu'elle ne s'envole pas…
Qu'elle aimait bien la tempête.
Et elle se colla à lui, et il l'entoura de ses bras, et ils se serrèrent fort l'un contre l'autre pendant longtemps, jusqu'à ce que la sueur apparaisse sur leurs deux ventres, sur leurs deux poitrines.
Une fois le bain rempli, chaud, comme avant, ils entrèrent tous les deux dans l'eau, dos à dos… Comme avant.
- Tu sais ! lui dit-elle, je crois qu'ils n'auraient pas pris de bain ensemble, comme ça…
- Je sais, lui dit-il.
Alors le petit visage d'Alice, rougi par la chaleur de l'eau s'illumina. Et dans le même mouvement, ils se retournèrent : face à face, se touchant presque l'un l'autre, les jambes emmêlées.
Plus jamais de dos, ce serait leur secret, dans l'eau ou ailleurs.
Alors, comme avant, l'un face à l'autre, elle se mit à caresser, à jouer avec le sexe de son frère, essayant de le détacher du corps. Lui, posa tendrement sa tête contre son épaule et se mit à pleurer, puis à rire, puis à pleurer encore, mais il n'était pas triste, il était peut-être juste un peu heureux et il prit dans la bouche quelques mèches de cheveux mouillés de sa sœur, et les mordilla, les suça comme une paille pour en avaler l'eau.
Peu après ils s'endormirent dans l'eau chaude du bain, dans la salle de bain à carreaux noirs et blancs de la chambre n°9.
Auparavant, bien avant leur arrivée à l'Hôtel de la Falaise, près de Biaritz, bien avant le train tard dans la nuit, il était entré dans la chambre de sa sœur vers deux heures, sans faire de bruit, en faisant attention de n'éveiller personne dans la maison.
Au contact des lèvres doucement posées sur son front, elle avait ouvert les yeux et, tout de suite, compris en apercevant le visage de son frère au-dessus d'elle...
- Alors, on le fait maintenant, vraiment ? lui avait-elle demandé. Elle était un peu endormie, un peu inquiète, un peu heureuse.
- Oui, on le fait, lui dit-il en chuchotant, on le fait maintenant. Là-bas notre histoire a commecé, là-bas notre histoire continuera.
Elle se leva en s'étirant et quand elle enleva sa chemise de nuit, il la regarda dans la pénombre, essayant de tourner son regard ailleurs, mais il n'y arrivait pas.
Elle, elle le savait, elle le sentait, et elle s'habilla encore plus lentement, pour que les yeux de son frère aient encore plus de temps pour voir son corps dans la nuit.
Ils allaient partir là-bas. Ils l'avaient décidé depuis peu, depuis qu'ils sentaient que leurs corps changeaient, et qu'aux yeux du monde, au spectacle du monde, ils ne pourraient bientôt plus cacher leur secret qui, au fil des jours, les unissait à jamais. Depuis qu'ils avaient compris que, attirés tous les deux l'un vers l'autre comme des aimants, ils ne pourraient jamais supporter leur séparation.
Alors, tard dans la nuit, ils avaient rejoint le train qui artait pour là-bas et personne ne s'aperçut de leur disparition avant le matin.
Pendant le trajet, dans les toilettes, ils s'étaient ouvert l'avant-bras, avec un rasoir. Ils avaient mélangé longtemps leur sang et l'avaient longtemps aspiré.
Le voyage dura toute la nuit. Au petit matin ils se retrouvèrent sur le quai, tout seuls dans le froid.
L'hôtel était désert en cette saison. Pourtant le vieux gardien ne fut pas surpris de voir surgir ces deux enfants.
- Nos parents vont nous rejoindre bientôt, avait-elle dit, et nous allons les attendre ici parce qu'ils sont très loin et qu'ils vont mettre du temps à arriver. Nous avons de quoi payer. D'ailleurs nous vous payons tout de suite.
Il sortit l'argent et le posa sur le comptoir du gardien.
Ils n'avaient pris qu'un sac pour deux, mais ici ils n'auraient pas besoin de grand chose. Fatigués par la nuit blanche et par le long voyage, ils s'endormirent tout habillés sur le grand lit.
Avant, ils étaient entrés dans la chambre, celle qu'ils avaient spécialement retenue… La plus belle de l'hôtel, et tous les deux, chacun de leur côté, ils avaient examiné chaque recoin de la chambre, ouvert les armoires vides, soulevé les tapis, regardé sous le grand lit, pendant longtemps.
- Ça sent le vieux, avait-elle dit en reniflant.
- Non, ça sent la cire, le parquet en bois ciré.
Le lit était aussi zn bois, il était beau, il craquait un peu, il était haut… Il était recouvert d'une vieille couette n tissu épais rouge, et il sentait bon la lessive, comme les draps : blancs, un peu usés, mais blancs.
En soulevant la couette, ils se mirent à renifler comme deux petits chiots. Quand ils se regardèrent, ils se dirent que leur complicité était la plus forte, plus forte que toutes les vies du monde, et ils grimmpèrent sur le lit, tous les deux, côte à côte, main dans la main, en riant, et ils s'allongèrent, les yeux fixant le plafond.
Il se réveilla le premier. En descendant du lit, il veilla à ne pas provoquer de mouvements brusques. Alice devait dormir encore un peu.
Il se dirigea vers la fenêtre et regarda longuement l'océan, la falaise et les arbres bizarres qui l'entouraient. Il y avait des vagues, de grosses vagues qui se brisaient sur les rochers, mais c'était loin et on ne percevait aucun bruit venant de la mer. Le soleil s'éclatait sur l'hôtel, sur ses yeux. Il se détourna de la fenêtre et regarda Alice endormie.
Elle s'était enroulée maladroitement dans une couverture. Elle avait dû avoir froid pendant qu'ils dormaient. Elle était nu-pieds, elle avait dû avoir froid… Il s'assit près d'elle et la regarda sans compter le temps. Il aurait bien aimé la dessiner, retirer la couverture… Ses yeux fermés, ses cils sans fin posés sur ses paupières, sa petite bouche à peine entrouverte, et ses mains, et ses mains sur ses oreilles ; elle était belle, cruellement belle.
La voir nue, toucher sa peau, sentir son odeur de lait, caresser ses cheveux blonds comme du sable…
Il avait de la chance qu'elle le trouve beau, comme un Apollon elle lu disait…
Alors c'était décidé, ils resteraient ici des jours et des nuits, des heures et des mois enfermés dans la chambre n°9. Ils ne s'habilleraient plus, ils ne mangeraient plus, ils ne se laveraient plus ; ni les dens, ni les mains, ni le reste.
Oui ! ils ne sortiraient plus d'ici, d'ailleurs ils en auraient condamné l'entrée et la sortie.
Non ! ils ne feraient plus rien, à part s'aimer, et ce n'était pas une mort qu'ils voulaient, c'était une vie, leur vie.
Et tous les deux avaient fait ce choix-là ! Définitivement ensemble. Et cette fois-ci, jusqu'au bout de la terre, ils le feraient et jusqu'au bout…ils iraient. Comme a, retirés de tout comme deux mauvais anges, retirés des yeux du monde, avec ce désir, ce furieux désir d'éclairer le chaos.
La chambre n°9 serait leur Eden et eux, Adam et Eve, nus, cachés dans leur Paradis, unis à jamais, pour la vie.
Et cette fois-ci, il sera en elle, elle l'aura en lui, poour le meilleur et pour le pire, pour la première fois de leur existence, ici, dans ce lieu, et cela se passera là où ils existèrent pour la première fois.
Alors ils commenceraient par prendre un bain, ensemble, puis après le bain, après s'être essuyé leur corps, ils monteraient tous les deux en même temps sur le lit, tout nus, tous les deux, sur le grand lit.
Et puis…
Et puis tout de suite elle se glissa sous le drap blanc et s'assit…
- Viens dans ma maison ! Viens me voir ! Viens me découvrir, lui cria-t-elle d'en dessous le drap.
Alors il s'y glissa lui aussi et ils étaient maintenant tous les deux l'un en face de l'autre sous le drap, comme sous une tente. Et sous cette tente il y avait l'odeur de leur deux corps, de leurs deux peaux au goût de lait, et puis comme un parfum de savon par-dessus, qui se mélangeaient.
- J'ai la tête qui tourne, chuchota-t-elle en tombant sur le dos.
Il la regarda malgré le peu de lumière, le peu d'espace, il la regarda avec le plaisir et le trouble.
- Découvre-moi…découvre-moi, lui dit-elle en fermant les yeux.
Alors avec sa main, les yeux fermés lui aussi, il commença par le haut, il toucha d'abord les cheveux, puis il descendit sur le front puis les yeux, le nez et les joues. Il effleura la bouche, caressa la petite bouche entrouverte et sentit sur ses doigts l'air chaud de la respiration presque trop rapide de sa sœur. Elle était allongée, immobile, les bras le long du corps. Elle faisait bien attention de ne pas bouger d'un centimètre, elle aimait, elle l'aimait.
Les doigts, la main descendaient maintenant sur le torse, vers la poitrine, là où i n'y avait pas encore de seins, de seins de dame, juste des seins de petite sœur. Et sous les doigts de son frère, cela durcissait un peu, comme si elle avait froid ! et elle avait si chaud.
Maintenant la main faisait un cercle autour du nombril, elle touchait à peine la peau, la peau du ventre, puis elle alla plus bas, là où maintenant un manteau de nuit avait recouvert son sexe.
Et tout d'un coup, entre eux, il n'y avait plus de pudeur ni d'impudeur, c'était simple et doux comme ils le voulaient, comme ils l'avaient imaginé.
Et elle disait :"Sens-moi ! sens-moi, regarde-moi ! dessine-moi !"
Et encore :"Après ce sera à moi, oui à moi sur toi." Il l'observerait des heures et ils se regarderaient à l'infini. Comme en ce moment, là devant elle, où il pensait à tout ça en la regardant dormir.
Oui ils se toucheraient… à l'infini.
Plus tard, il la réveilla en la couvrant de baisers sur le fron et sur le visage et surses yeux et dans son oreille parce qu'il savait qu'elle n'aimait pas ça.
- Non ! non !dit-elle, et si on prenait un bain ?
Après avoir fermé les volets de bois et éteint la lumière, ils entrèrent tous les deux dans la salle de bains à carreaux noirs et blancs.
Il ouvrit le robinet d'eau chaude de la vieille baignoire et laissa couler l'eau, tout doucement. Puis ils s'installèrent devant le miroir, selon le rituel.
Quand les gendarmes sonnèrent à leur domicile, les parents de Julien et Alice redoutèrent le pire. Leurs deux enfants, âgés de quatorze et onze ans, avaient disparu depuis trois jour et trois nuits. On leur annonça, pourtant, la bonne nouvelle : on les avait retrouvés, ils étaient vivants et en bonne santé, ils se trouvaient dans un hôtel de la Côte basque près de Biarritz, à 900 km d'ici. En entendant le nom de l'hôtel, l'Hôtel de la Falaise, le père et la mère semblèrent se sentir mal.
Les gendarmes les rassurèrent : il n'y avait rien eu de grave, sauf que, pour l'instant, les deux enfants refusaient de sortir de leur chambre, qu'ils étaient entièrement nus tous les deux, qu'ils avaient brûlé leurs vêtements sur le balcon. C'était d'ailleurs comme ça qu'on les avait repérés.
- C'est un endroit où vous aviez l'habitude d'aller en famille ? questionna l'un des gendarmes.
- Pas du tout, répondit la mère effondrée. Elle sanglotait. C'est dans cet hôtel que mon mari et moi avons passé notre nuit de noces, notre lune de miel. Dans cet hôtel, dans la chambre n°9.
Revenir en haut Aller en bas
Charlotte M.

Charlotte M.


Nombre de messages : 139
Age : 29
Localisation : There There (8)
Date d'inscription : 31/07/2007

Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyMar 31 Juil - 12:31

Ah !!! C'a fait plaisir de lire de bonnes nouvelles. Tout comme celles de Nicola Sirkis avec son recueil génial.

Je voulais vous recommander "Coup de Gigot" de Roal Dahl...je vous la mettrais un jour, si je n'ai pas trop le flemme... Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
http://theyannoyme.skyrock.com/
Contenu sponsorisé





Nouvelles Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Nouvelles
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Nouvelles dates
» nouvelles dates !!!

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Je vous emmène... :: Je vous emmène :: Artistes en plein vol-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser